Violences conjugales : trouver un toit pour s’en sortir

 
 

3919

C'est est le numéro national de référence (gratuit) pour l'écoute et l'orientation des femmes victimes de violences.

 

Le 7 mars 2024

Facteur d’inclusion, le logement permet de poser les bases d’une nouvelle vie. Hasmik* en est la preuve vivante. Victime de violences conjugales, cette mère de famille a posé ses bagages dans l’un des 6 appartements que LMH loue à l’association d’aide aux personnes vulnérables Le Mas. 

Reloger les personnes vulnérables est l’une des préoccupations majeures des équipes de Lyon Métropole Habitat. Conscient des enjeux que représente un « chez soi » dans le parcours de reconstruction des victimes de violences conjugales, LMH s’engage concrètement. Depuis 2021, le service des attributions de la Qualité de vie des résidents a permis de reloger 81 victimes de violences conjugales. En parallèle,10 logements sont loués aux associations VIFFIL et Le Mas via le dispositif Olympe.
C’est dans ce cadre que nous avons rencontré Hasmik. La jeune femme a vécu l’enfer de la violence conjugale psychologique. 14 années d’emprise et de manipulation, ponctuées de rares mais réels coups qu’Hasmik minimise « Il y en a eu peu. Et puis les bleus ça part, alors qu’à l’intérieur ça reste. Il a détruit l’estime que je me portais. » Il, c’est son mari, un homme qu’elle a eu le cran de quitter et avec lequel elle est en cours de divorce. 

En quête d’indépendance

Dépendante de son mari, Hasmik a tenté à plusieurs reprises de briser le cercle de la violence conjugale, en vain, jusqu’à une ultime tentative qui s’est avérée payante lors de sa dernière grossesse. Un processus compliqué, généré par la peur « J’ai tenté de partir plusieurs fois, mais j’avais peur des conséquences. Alors je suis revenue à la case départ, dans un confort que je croyais connaître. C’est douloureux, mais avec le temps on s’habitue. » Hasmik trouve alors refuge chez ses parents où l’histoire se répète sous le poids de la figure paternelle. Prise en charge par l’assistante sociale de son secteur elle découvre l’existence de l’association Le Mas qui, grâce aux logements loués par LMH, lui propose rapidement un appartement refait à neuf et meublé. « Si je n’avais pas eu cette stabilité locative, il est fort probable que je serai retournée auprès de mon mari.» Seule avec ses enfants, Hasmik apprend à devenir autonome et à trouver son équilibre dans ce nouveau schéma familial. Une liberté qui lui redonne confiance en elle et fait écho à sa nature profonde. « Mes parents m’ont appris qu’une femme ne pouvait pas vivre seule. Mais j’ai toujours été un peu rebelle, j’avais des envies d’émancipation, d’indépendance. Je réclamais d’être libre. Alors on me traitait de féministe. Dans leur bouche c’était une insulte. Moi je suis fière de demander mes droits ! »

Aller de l’avant

Aujourd’hui Hasmik n’a (presque) plus peur. « Je vais mieux, je dors sans la lumière. » Prête à voler de ses propres ailes, cette battante souhaite quitter son logement provisoire pour un habitat permanent. Et après ? Passer le permis, reprendre une formation en maroquinerie, et continuer de sourire. « Avant j’essayais de survivre, aujourd’hui j’apprends à vivre. Je ne veux plus ni être victime, ni être faible. Désormais c’est moi qui décide ! »

 

*Prénom d’emprunt

Retrouvez l’histoire d’Hasmik dans les pages du quotidien Le Progrès